Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

De l'autre côté de la frontière (Tel Aviv-Beyrouth)

 

Se déroulant sur trois années (1984, 2000 et 2006) et en deux lieux (au Sud Liban et à Haïfa, en Israël), Tel Aviv-Beyrouth peut apparaître d'emblée quelque peu confus pour qui n'est pas au fait de la chronologie des incessantes guerres israélo-libanaises. Fort opportunément, le récit s'éclaircit au fil des minutes pour devenir limpide, jusqu'à son dénouement. Le regard sur les différents conflits au Proche-Orient est avant tout féminin, loin du front mais aussi témoignage douloureux des victimes des fameux dommages collatéraux. Sans chercher à pousser le curseur idéologique, la réalisatrice Michale Boganim (La terre outragée) ne manque pas de fustiger l'absurdité de la guerre et ses dégâts dans les familles, quel que soit leur camp. Le film se situe plutôt sur un versant mélancolique et sentimental mais avec mesure, ce qui est aussi bien une qualité (la pudeur) qu'un défaut (l'atonie). Tel Aviv-Beyrouth a en tous cas le mérite de proposer une vision neuve, s'attachant notamment à parler pour la première fois de ces Libanais qui ont "collaboré" avec l'armée israélienne et qui furent alors considérés comme des traitres dans leur propre pays, tout en étant oubliés par la suite de l'autre côté de la frontière. Des gens dont la cinéaste compare le sort, dans ses interviews, et toutes proportions gardées, à celui des harkis.

 

 

La réalisatrice :

 

Michale Boganim est née le 17 juillet 1977 à Haïfa (Israël). Elle a réalisé 4 films dont La terre outragée.

 



03/02/2023
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