Cruauté, provocation, ambigüité (Alps)
Quoique certains l'affirment, Alps n'est pas la suite de Canine, le précédent film de Yorgos Lanthimos, même s'il en partage de nombreux ingrédients. A commencer par l'étrangeté de son scénario dans la mise en place d'une sorte d'installation conceptuelle, un jeu dont le spectateur connait certaines règles mais pas toutes. L'interprétation "blanche" des acteurs, le montage sec et brutal, la lenteur de son rythme, une sophistication qui confine au maniérisme, tout concourt à créer une atmosphère opaque, malsaine et (volontairement ?) artificielle. Qui sont les membres de ce club Alps ? Quelles sont leurs motivations ? Au spectateur de chercher les réponses s'il le souhaite. Dans ce film qui se complait davantage dans la cruauté que l'émotion, la provocation et l'ambigüité semblent définitivement être les bases du cinéma de Lanthimos. Les limites de l'exercice sont atteintes. Le cinéaste grec, talentueux, c'est indéniable, saura t-il se renouveler ?
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