Cousins pélerins (A Real Pain)
Le deuxième long métrage réalisé par Jesse Eisenberg ne vient pas de nulle part : sa famille, de confession juive, avec un père professeur de sociologie et une mère clown, explique, d'une certaine façon, la teneur de A real Pain, qui surfe entre élans de tendresse et de mélancolie. La douleur dont il est question avec ce voyage en Pologne, véritable pèlerinage en hommage à une grand-mère rescapée des camps, est aussi celle de deux cousins à l'heure des retrouvailles, l'un anxieux de nature, l'autre au bord de la bipolarité. Le film laisse la légèreté des débuts (et son humour) faire progressivement place à une forme de gravité, en se concentrant sur ses deux protagonistes principaux (Kieran Culkin est excellent) et leur relation, qui va d'un extrême à l'autre. Les autres personnages et la musique de Chopin servent d'accompagnement à ce périple, avant tout personnel, qui reste modeste dans son ambition, en cherchant la note juste plutôt qu'une grandiloquence qui semble étrangère à Eisenberg. D'où l'impression d'une œuvre mezza-voce, à la linéarité trop neutre et qui reste en surface, par pudeur, sans doute. Et il y manque un élément essentiel, la Pologne d'aujourd'hui, traversée comme un théâtre vide, dont les habitants ne sont que des figurants d'une histoire qui ne semble pas les concerner.
Le réalisateur :
Jesse Eisenberg est né le 5 octobre 1983 à New York. Il a réalisé When you finish saving the World.
A découvrir aussi
- Une famille sous l'eau (Par amour)
- Sale temps sur la Côte d'Azur (Brûle le sang)
- La mort dans les yeux (Le dernier souffle)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 51 autres membres