Cinéphile m'était conté ...

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Corruption et châtiment (Alpha- The right to kill)

 

Le film commence et se termine par une parade à la gloire de la police de Manille, avec drapeaux flottant au vent et hymne patriotique. Faut-il y voir un soupçon d'ironie vu que Alpha-The right to kill a parmi ses deux personnages principaux un flic corrompu jusqu'à la moelle ? Contradictions et ambigüités, le cinéma du philippin Brillante Mendoza en est pétri y compris dans sa vision de la violence qui a parfois été complaisante et insoutenable. Ce n'est pas le cas dans Alpha qui exploite de manière intense une histoire polardeuse autour des coups de filet menés par la police pour lutter contre le trafic de drogue. A juste titre, on a souvent reproché à Mendoza de filmer des scénarios opaques et mal agencés. Ce genre d'observation ne saurait être fait à son dernier long-métrage qui, à l'inverse, est presque trop limpide dans son déroulement. Bien entendu, la grande force du cinéaste philippin reste son attention au côté documentaire de la vie (et de la misère) des habitants de Manille. S'y ajoutent dans Alpha, les portraits croisés de deux pères qui, s'ils trichent, le font avant tout pour survivre dans la jungle urbaine et assurer l'avenir de leur famille. Inutile de dire que Mendoza dresse un constat très pessimiste de cet environnement et ne laisse guère de chances à ses protagonistes. Corruption et châtiment, sans échappatoire. Le film se termine par un carton précisant que tout y est fictif à commencer par ses personnages pourris. Moui, ne doit-on pas à voir là aussi une grande part d'ironie ? Hum.

 

 

Classement 2019 : 61/89

 

Le réalisateur :

 

Brillante Mendoza est ne le 30 juillet 1960 à San Fernando (Philippines). Il a réalisé 15 films dont John John, Lola et Ma'Rosa.

 



23/04/2019
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