Convenu mais diabolique (Le cinquième témoin)
C'est entendu, tous les lecteurs compulsifs de Michael Connelly en conviendront, l'avocat Mickey Haller n'a pas l'épaisseur psychologique ni le caractère tourmenté de l'inspecteur Harry Bosch. Le cinquième témoin est un énième récit de procès qui passionnera ceux qui trouvent fascinantes les arcanes du système judiciaire américain et risque de laisser de marbre les autres par le luxe de détails procéduriers. Oui, c'est un polar convenu, bloqué entre les quatre murs d'un tribunal, mais qui se révèle diabolique par le talent de Connelly à scénariser son histoire, avec des rebondissements à n'en plus finir, jusqu'à la chute finale, cynique et narquoise. L'avocat de la défense est sympathique et retors, sa consoeur de l'accusation glaciale et ... retorse, le juge sévère et juste. Michael Connelly connait ses classiques et de ce point de vue là, c'est sans surprise. Aussi intéressant, sinon davantage, est le contexte dans lequel se déroule l'affaire. L'auteur, bien documenté, trace le portrait d'une classe moyenne américaine surendettée, prise à la gorge par les banques. Les subprimes expliquées aux nuls, si vous voulez. Un polar pédagogique qui n'oublie pas d'être efficace et riche en suspens. On prend volontiers. En attendant le retour de Harry Bosch ?
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