Contrastes polynésiens (L'oiseau de paradis)
L'oiseau de paradis est un titre qui fait se souvenir du film de King Vidor (1932) et de son remake par Delmer Daves, 30 ans plus tard, œuvres furieusement exotiques, exprimant une vision fort colonialiste des cultures océaniennes. Le film éponyme de Paul Manaté est d'une catégorie route autre, nourri du vécu de son auteur, né à Papeete. On voudrait bien l'aimer davantage ce long-métrage qui mêle mysticisme et réalisme social mais force est de constater que le cocktail a du mal à enivrer, faute d'une architecture narrative digne de ce nom. Comme l'écrit un peu brutalement un hebdomadaire bien connu (aux avis souvent contestables d'ailleurs), L'oiseau de paradis est un conte "mi-fantastique, mi-ennuyeux" qui manque de savoir-faire dans l'assemblage de ses nombreux ingrédients. Certaines scènes ne sont pas dénuées d'une vraie beauté mais les transitions sont maladroites et on ne retrouve aucune fluidité ni lien fort dans les parcours de ses deux personnages principaux, qui représentent un peu grossièrement les contrastes de la réalité polynésienne. L'interprétation, en sus, se révèle pour le moins aléatoire du côté des seconds rôles, notamment. Malgré toute la sympathie que l'on porte au projet, le résultat s'avère moins fascinant que fastidieux, jusqu'à un dénouement pour le moins abscons. Disponible en VOD, L'oiseau de paradis a finalement bénéficié d'une sortie en salles, fin juillet.
Classement 2020 : 88/93
Le réalisateur :
Paul Manaté est né en 1969 à Papeete. Il a réalisé un court-métrage.
A découvrir aussi
- Rizières et plages (3 aventures de Brooke)
- What the Fox ! (Scandale)
- Femme au bord de la crise de mère (Une mère incroyable)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres