Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Comme un chat avec une pelote de laine ("Oh...")

Philippe Djian est du sexe féminin. Dans "Oh ...", il utilise la première personne du singulier et se glisse dans la peau d'une femme d'âge mûre qui a bien des problèmes, la pauvre. le procédé est courant, il n'en est pas moins étonnant de la part d'un auteur qui a l'habitude de traquer les petites lâchetés de ses personnages masculins et leurs médiocres velléités. Autant l'avouer, on a du mal à s'y faire. Djian racontant les tourments d'un personnage de l'autre sexe, c'est difficile à avaler. Cependant, c'est du Djian pur jus. L'intrigue est un feuilleton avec rebondissements multiples où le sexe et la confusion des sentiments se taillent la part du lion. La trame est chargée, vraiment à l'excès, avec cette femme violée plus ou moins amoureuse de son agresseur et, en même temps, encombrée de nombreux mâles, son ex, son amant, etc, qui lui tournent autour. Sans parler de toutes les histoires sentimentales périphériques qui font déborder le livre. Djian a une façon brutale d'annoncer la mort de ses personnages, sans anesthésie. La manière est récurrente et franchement embarassante. Il y énormément de pirouettes et d'exercices de funambule dans ce roman. Djian joue avec son lecteur comme un chat avec une pelote de laine. Avec cruauté et délectation. Se laisser faire n'est pas désagréable en fin de compte si l'on accepte d'être le jouet de ce grand manipulateur. Autant être prévenu à l'avance.

 



25/09/2012
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