Cinéphile m'était conté ...

41 textes, certains d'une page, d'autres d'une dizaine, pas davantage. Trois partie bien distinctes, l'une correspondant à l'exercice de la nouvelle, la deuxième évoquant des souvenirs de l'auteure, la dernière proposant des visions brèves et fugitives. On retiendra surtout de D'une terrasse à l'autre, de la journaliste serbe Mira Popovic, familière de Paris, les 100 premières pages, et ses subtiles variations sur l'importance des objets dans le quotidien ainsi que la mélancolie d'êtres qui flottent au-dessus de la réalité. Mira Popovic excelle dans la description des petites choses, dans le basculement vers l'absurde, l'inquiétant ou le cocasse, dans un style délié, sans entraves et nostalgique. Comme des éclats de verre, une fois le miroir brisé. Une atmosphère très slave, qui laisse traîner une tristesse lucide et diffuse et que l'on aimerait voir s'épanouir plein écran. C'est à dire sur la longueur d'un roman.