Chronique de l'innocence (Renoir)
Très différent du film précédent de Chie Hayakawa, Plan 75, Renoir ressemble à une toile impressionniste, qui s'éloigne parfois de son motif central, à savoir une fillette de 11 ans, avec du temps libre et une grande liberté d'action. Cette chronique de l'innocence, mais aussi de la curiosité, est celle d'une enfance confrontée à un événement tragique et à des rencontres plus ou moins positives. Ce n'est pas un film spécifiquement sur la mort ni le désir, mais un peu quand même, dans la découverte des adultes et de leur bizarrerie. La réalisatrice ne cherche pas la profondeur ni le jugement préférant une esquisse assez délicate, ce qui rend l'œuvre un peu imprévisible, tout en étant absolument dénuée de rythme, ce qui aurait pu être fâcheux, si le portrait de son héroïne, la jeune Fuki, ne se révélait en définitive attachant, y compris dans une scène parfaitement dérangeante. La mise en scène de Hayakawa rend subtilement une atmosphère changeante, poétique, parfois, cruelle, souvent. C'est le genre de film qui, sans être véritablement difficile d'accès, délaisse les autoroutes de la psychologie pour les sentiers fréquemment tortueux de la sensibilité, dont on ignore, avant de les emprunter, vers quelle destination, heureuse ou non, ils nous conduisent.
La réalisatrice :
Chie Hayakawa est née le 20 août 1976 à Tokyo. Elle a réalisé Plan 75.
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 51 autres membres