Chronique d'une jeunesse cambodgienne (Diamond Island)
Le cinéma cambodgien a connu son âge d'or dans les années 60 et au début de la décennie suivante avant que l'horreur des khmers rouges ne le réduise à néant. Pas question de s'emballer et de parler de nouvelle vague alors que Diamond Island débarque sur nos écrans mais il y a des raisons d'espérer. Il y a de nombreuses scènes somnambules dans le film de Davy Chou, des déambulations nocturnes en moto dans les décors irréels de Diamond Island, projet immobilier que l'on qualifiera au choix de pharaonique ou de mégalomaniaque. La mise en scène, flottante, presque onirique, flirte avec l'esthétisme sans outrance. Les personnages du film ont une grâce toute adolescente dans cette chronique tour à tour réaliste, mélancolique et sublimée de la jeunesse cambodgienne. La mondialisation, le travail des mineurs (esclaves ?), la pauvreté se heurtent à des préoccupations plus terre à terre comme celle de l'amour et des relations familiales (belle évocation du lien entre frères). Un peu rêveur, Diamond Island séduit par son ambiance (entre Weerasethakul, Wong Kar-wai et Tran Anh Hung, dans les grandes lignes) plus que par sa trame narrative, fort ténue. Mais cela suffit pour en faire un objet cinématographique précieux pour ce qu'il dit d'un pays qui sort à peine d'un traumatisme inimaginable.
Classement 2016 : 77/262
Le réalisateur :
Davy Chou est né le 13 août 1983 à Fontenay-aux-Roses. Cinéaste franco-cambodgien, il a réalisé un documentaire : Le sommeil d'or.
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