Cinéphile m'était conté ...

Vous appréciez Sandro Veronesi, le romancier (XY, Terrain vague, Chaos calme) ? Découvrez le nouvelliste dans Un coup de téléphone du ciel, dont les 14 récits ont pour point commun le difficile apprentissage de la maturité et le poids des responsabilités ainsi que la découverte du mal. Et ce, à des âges et dans des situations très différents. "Je sais qui tu es, Sandro Veronesi, je connais ton âme, et je te dis que tu mettras tout en œuvre et que tu feras tout ton possible pour que ton père ne meure pas dans un lit d’hôpital mais, selon ses volontés, dans le sien, au cœur de sa demeure, au premier étage du petit hôtel particulier du 3 de la via Bruno Buozzi à Prato, qu’il a lui-même conçu en 1968, où tu as vécu adolescent." Ainsi débute Prophétie, la première de ces nouvelles, la plus personnelle puisqu'elle raconte l'agonie d'un père, celui de l'auteur, sur un mode scandé, qui manie le réalisme et l'ironie de façon magistrale. Les autres nouvelles, qu'il s'agisse d'une tortue héroïque, d'un briquet récalcitrant, d'une traversée inquiétante des Champs-Elysées, d'une vieille dame au téléphone, ... disent le chaos de ce monde (pas toujours calme), son caractère insaisissable, son étrangeté et sa division infrangible en castes sociales bien délimitées. En 14 histoires plus ou moins brèves, Sandro Veronesi montre une palette infinie et un style lumineux. Une lecture épatante.