Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Chansons pour une époque tragique (La saison du diable)

 

3 heures et 54 minutes : la durée de La saison du diable pour le cinéaste philippin Lav Diaz équivaut à un court-métrage, habitué qu'il est de traversées filmiques bien plus longues. Evocation de la loi martiale sous la dictature de Marcos, dans les années 70, La saison du diable ne déroge pas au style du réalisateur, qui ne tourne que des plans fixes. Ici, le noir est blanc est somptueux mais le dispositif a évidemment ses limites surtout quand il ne varie pas pendant près de 4 heures. Les dialogues et monologues sont chantés par les acteurs, interprètes au talent variable, a cappella, qui plus est, une belle idée qui n'est guère soutenue par des mélodies qui se ressemblent beaucoup et dont les paroles se répètent sans cesse, tentant de décrire aussi bien la psychologie des personnages que l'action en cours, laquelle, soit dit en passant, aurait très bien pu tenir sur un format plus court. En définitive, ce sont les scènes muettes qui ont le plus d'impact, les parties chantées s'accommodant mal de certaines situations tragiques. C'est le cas des pour les exécutions ou les tortures qui en deviennent abstraites et de toutes manières aucunement porteuses d'émotion.

 

 

Classement 2018 : 258/266

 

Le réalisateur :

 

Lav Diaz est né le 30 décembre 1958 à Datu Paglas (Phillipines). Il a réalisé 21 films dont Melancholia et La femme qui est partie.

 



25/11/2019
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 49 autres membres