Ce mauvais fils nous manque
S'il ne s'était pas suicidé un jour de juillet 1982, Patrick Dewaere aurait 68 ans cette année. Il nous manque beaucoup. Et au cinéma français, aussi. Comment aurait-il vieilli ? Mieux que son copain Depardieu ? Il a préféré tiré sa révérence à 35 ans, alors qu'il venait de répéter des scènes d'Edith et Marcel, le film de Lelouch, pour lequel il suivait un entraînement draconien. Le 16 juillet 1982, de retour chez lui, il s'est tiré une balle de carabine dans la bouche, devant le miroir de sa chambre. Pas de mot d'adieu. Le reste n'est que conjectures : a t-il eu son ex-femme au téléphone ? A t-il cherché sans succès à contacter son fournisseur de drogue ? Qu'importe. Pour le réalisateur Yves Boisset, l'acteur souffrait d'une accumulation de problèmes : « histoires d'impôts, dettes énormes, ennuis de santé et certains aspects de sa vie privée qui lui étaient devenus insupportables. » Sans compter les blessures qui ne cicatrisaient pas comme la révélation que son père n'était pas celui qu'il croyait et ce sentiment d'être mal aimé, 6 fois nommé aux César et jamais récompensé, pas plus à Cannes où Série noire et Beau père ont été présentés.
Restent 37 films, pas que des chefs d'oeuvre mais une présence et un jeu sensible qui bouleversaient. Inoubliable dans Les valseuses, Adieu poulet, La meilleure façon de marcher, Le juge Fayard, Préparez vos mouchoirs, Coup de tête, Série noire, Un mauvais fils, Hôtel des Amériques, Beau père ...
Aujourd'hui les prix Patrick Dewaere et Romy Schneider récompensent les espoirs masculins et féminins du cinéma français. Que ces deux acteurs morts bien avant l'heure soient réunis a valeur de symbole. Ils ne disparaitront jamais des mémoires.
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