Casanova souffre (Dernier amour)
Cela fait déjà quelque temps que Benoît Jacquot semble avoir perdu la main, signant des oeuvres sans beaucoup de souffle et relativement empesées. Dernier amour ne relève que très peu le niveau malgré une reconstitution historique de la fin du XVIIIe siècle qui ne manque pas d'élégance et une interprétation plus que correcte de Vincent Lindon et de Stacy Martin qui ont tout de même du mal à bous faire croire à une alchimie sensuelle entre eux. Raconté par un Casanova au crépuscule de son existence par l'intermédiaire de flashbacks, qui ne font qu'alourdir le récit, et encore a t-on échappé à la voix off, Dernier amour restitue un épisode, somme toute anecdotique, de la "carrière" amoureuse du séducteur en série, un échec qui provoque son incompréhension et sa souffrance. Une façon d'humaniser un personnage qui ne cesse depuis le temps du muet de fasciner les scénaristes. L'on comprend bien pourquoi, en tant que symbole de l'aventurier sentimental, emblématique d'une certaine époque, mais plus rien ne pourrait nous surprendre le concernant. Au-delà du fait qu'on la déjà beaucoup vu à l'écran, Dernier amour ne figurera définitivement pas parmi les meilleurs films qui lui ont été consacrés. S'il est vrai qu'il s'agit d'un film sur le déclin de Casanova, il lui manque tout de même un début d'étincelle pour susciter le feu du désir et partant, de notre intérêt.
Classement 2019 : 54/67
Le réalisateur :
Benoît Jacquot est né le 5 février 1947 à Paris. Il a réalisé 25 films dont Les ailes de la colombe, Sade, Villa Amalia et Les adieux à la reine.
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