Autobiographie kaléidoscopique (Sensorium)
Décidément, Abha Dawesar aime bien se démarquer et se faire remarquer. Qu'elle fasse dans la provocation érotique ou la critique sociale de l'Inde comme dans ses romans précédents, d'intérêt fort inégal, ou dans l'autobiographie complexe et kaléidoscopique comme dans Sensorium. Voici un livre qu'il faudrait lire en deux fois : la première pour suivre le récit principal, qui s'attache aux états d'âme d'une plasticienne en résidence dans le nord de la France avant de rejoindre Delhi puis New York, aux prises alors avec une mystérieuse maladie ; la deuxième pour découvrir les mille et une informations délivrées sous forme de croquis, de dessins ou de courts textes à teneur scientifique, historique ou artistique, parfois façon wikipédia. Le problème est que Abha Dawesar alterne à chaque page et qu'il est tout bonnement impossible de suivre l'intrigue principale, déjà peu passionnante, sans être distrait par cette foultitude de renseignements qui ont à voir peu ou prou avec l'argument du roman. Il règne une grande confusion dans ce livre comme un fleuve charriant ses alluvions par centaines. L'assurance pour le pauvre lecteur d'être ballotté entre deux rives et de finir noyé sous les références. Quelle entreprise bizarre et inconfortable !
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