Cinéphile m'était conté ...

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Au bord de l'apoplexie (L'Agence)

La complexité de la situation politique, économique et sociale en Afrique du Sud nourrit la littérature du pays, en particulier dans le domaine des romans policiers ou des thrillers. L'Agence de Mike Nicol pousse assez loin la radiographie, différemment de Deon Meyer, dont les livres sont plus classiques et nettement moins foisonnants. Il faut s'accrocher dès le début de L'Agence, qui s'attache à un nombre impressionnant de personnages, aux contours pas toujours très nets, la plupart travaillant pour les services de renseignement du pays et dont la main droite semble souvent ignorer ce que fait la gauche. Un vrai panier de crabes qui pataugent dans un drôle de marigot alors que le chef de l'Etat (visiblement inspiré par Jacob Zuma, président de 2009 à 2018) et son fils règnent au milieu de la corruption généralisée. Il est facile de s'égarer dans ce roman sardonique, portrait sans fard d'une Afrique du Sud où perdurent la violence, la concussion et les inégalités. Tentative d'assassinat d'un homme politique d'un pays voisin, traite des blanches, complots en tous genres : il y a du grain à moudre dans des intrigues qui se chevauchent avant le feu d'artifice final qui a lieu dans le palais présidentiel. Malgré le style enlevé de Mike Nicol et une grande maîtrise dans le développement concomitant de toutes les lignes narratives, il faut bien avouer qu'un peu moins d'agitation n'aurait pas nui à la bonne compréhension du livre. C'est brillant, spectaculaire et détonant mais un tantinet surabondant en événements et quasi apoplectique.

 

 

L'auteur :

 

Mike Nicol est né en 1951 au Cap. Il a publié 11 romans dont La loi du capitaine et Power Play.

 



23/11/2019
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