Cinéphile m'était conté ...

Après nous, le déluge (Jälkeemme vedenpaisumus), Arto Halonen, Finlande, 2024

Dans la catégorie des voyages dans le temps, au cinéma, il est nécessaire d'accepter des prémices qui dépassent quelque peu notre entendement et peuvent nous rendre assez vite incrédules quand l'écriture du scénario, autant que la réalisation, semble lacunaire ou incohérente. On ne peut pas dire cela de cet Après nous, le déluge, à la sauce finlandaise, où le fantastique réside non seulement dans un voyage dans le passé mais aussi, dans une version écologique, au secours de notre planète vouée au naufrage. Là où le film de Arto Halonen est astucieux c'est dans son idée de transformer un propos très ambitieux à quelque chose d'humain, et même d'intime, par rapport à un personnage principal dont la mue psychologique, entre les deux parties du long métrage, dépasse finalement les grands enjeux à l’œuvre et trouve une belle émotion devant cette intelligente évocation de l'identité complexe de notre humanité. Ce retour vers le passé du futur est plaisant et touchant et prend en définitive un tour inattendu qui décevra sans doute les amateurs de pure science-fiction mais séduira les autres, qu'ils aient lu Barjavel, Wells et beaucoup d'autres, ou pas.

Note : 6,5/10