Cinéphile m'était conté ...

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Amies de parloir (La prisonnière de Bordeaux)

 

Le précédent film de Patricia Mazuy, Bowling Saturne, a marqué par sa noirceur et sa violence, voire choqué certains, et il est légitime que la cinéaste traite aujourd'hui, avec La prisonnière de Bordeaux, un sujet moins extrême, quoique le contexte de l'antagonisme de classes ne soit pas anodin. Seulement, il est abordé à travers la relation de deux femmes, d'âges et de statuts très différents, dont le seul point commun est d'avoir un mari en prison. S'engage alors, pour ces "amies de parloir", une relation qui évite soigneusement tous les poncifs, en jouant même, à l'occasion, entre une grande bourgeoise dépressive et une jeune mère issue des cités. Le film n'est dupe de rien, notamment des limites d'une amitié a priori incongrue. La trame policière qui innerve en partie le récit n'est en revanche guère probante et n'est pas loin de gâcher l'impression générale laissée par le long-métrage. Même sentiment pour le dénouement que l'on aurait peut-être aimé un peu plus original. Quoi qu'il en soit, l'interprétation constitue sans discussion le point fort de La prisonnière de Bordeaux. Le duo composé de Hafsia Herzi et d'Isabelle Huppert fonctionne à la perfection, la première aussi impeccable que d'habitude et la deuxième, au sommet de son art, indépassable dans un rôle riche en nuances et en ironie.

 

 

La réalisatrice :

 

Patricia Mazuy est née en 1960 à Dijon. Elle a réalisé 6 films dont Saint-Cyr, Sport de filles et Bowling Saturne.

 



26/08/2024
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