Cinéphile m'était conté ...

Alla Nazimova, de son vrai nom Mariam Edez Adelaida Leventon, est née le 22 mai 1879 à Yalta, en Crimée. Chassée par l'antisémitisme, alors qu'elle n'est qu'une enfant, sa famille s'installe en Suisse. Très jeune, Alla Nazimova se montre très douée pour la danse et la musique. Elle part alors pour Moscou où elle exerce de nombreux petits métiers et se livre à la prostitution mais réussit à entrer à l'âge de 17 ans dans l'école de théâtre du mouvement naturaliste de Stanislavski avec laquelle elle parcourt l'Europe. Les interprétations d'Alla Nazimova dans les pièces de Tchekhov et d'Ibsen sont remarquées et, en 1905, elle arrive aux États-Unis. Polyglotte, elle devient une star du théâtre avec des pièces d'un genre nouveau où elle défend l'émancipation de la femme. Son premier film en 1916, Epouses de guerre, est un succès et elle devient l'une des grande stars de la MGM pour qui elle tourne 11 films en trois ans. Au cours d'une soirée, l'une de ses maîtresses lui présente son mari, Rudolph Valentino. Elle participe à l'avènement du mythe en jouant avec lui dans Camille. Nazimova produit ensuite Salomé, d'après Oscar Wilde, un film d'avant-garde qui est un échec retentissant. Nazimova est ruinée et rejetée par les majors qui ne lui pardonnent pas son indépendance et son homosexualité. Elle poursuit au théâtre et, à partir de 1940, apparait dans plusieurs films pour des raisons "alimentaires" (Arènes sanglantes de Mamoulian, entre autres). Elle écrit ses mémoires et meurt en 1945 à Los Angeles, à l'âge de 66 ans.