Affinités électives au-delà des classes sociales (Une seconde mère)
Après l'excellent Casa Grande, Une seconde mère renforce l'idée que le cinéma latino-américain, et brésilien en particulier, est actuellement l'un des plus passionnants du monde. Dans son quatrième film, la pauliste Anna Muylaert nous immerge dans le quotidien d'une famille aisée de Sao Paulo, troublé par l'arrivée de la fille de la bonne, symbole d'une jeunesse brésilienne sans complexes et refusant les lois non écrites mais bien réelles des us et coutumes entre classes sociales. On est là dans un scénario voisin de Théorème de Pasolini ou de Boudu sauvé des eaux, impression augmentée par la mise en scène géométrique d'Anna Muylaert dans un quasi huis-clos. Une seconde mère n'est pas un film froid, loin de là, il est à la fois tendre et cruel et fortement arrimé à des considérations sociales subtilement énoncées et contrecarrées par différents types d'affinités affectives qui se jouent de la lutte des classes. Un tantinet trop sentimental et convenu sur la fin, Une seconde mère témoigne cependant d'un don d'observation d'une rare finesse dans une structure narrative impeccable. Impossible, enfin, de passer sous silence l'extraordinaire prestation de Regina Casé, star en son pays, à la présence et au charisme époustouflants. Le film a obtenu le prix du public aux festivals de Sundance et de Berlin. Puisse l'audience française être au rendez-vous de cette oeuvre fine, touchante et, en définitive, universelle !
Classement 2015 : 5/112
A découvrir aussi
- Deux garçons dans la ville (Jack)
- L'insoumise amoureuse (L'astragale)
- Le duodénum du chat (Manglehorn)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres