Cinéphile m'était conté ...

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Identité tragique (La mort de Vivek Oji)

Akwaeke Emezi se définit comme « Nigérian.e, noir.e, trans et non-binaire. » Après le chaotique et surnaturel Eau douce, son nouveau roman, La mort de Vivek Oji, s'avère beaucoup plus empreint de réalisme mais dans un registre qui reste tragique, pour évoquer le destin d'un garçon nigérian en mal d'identité. Comment est mort Vivek Oji ? C'est la question qui torture ses parents, eux qui l'avaient vu changer insensiblement dans ses derniers mois, se laissant pousser les cheveux, maigrissant à vue d’œil et de moins en moins enclin à partager ses pensées. Comment et pourquoi est-il mort, un jour d'émeute et d'incendie au marché et aussi quelle est la raison pour laquelle son cadavre a été déposé sur le seuil de leur maison ? Le roman ressemble à un puzzle avec des souvenirs, ceux qui sont le plus proches de la vérité, racontés par le cousin de Vivek. Mais un certain désordre volontaire règne dans le récit, du point de vue de la chronologie, s'écartant parfois de son héros défunt pour s'attarder sur l'existence de ses proches, famille ou amies. La construction du livre, trop sophistiquée ou embrouillée, comme l'on voudra, avec l'impression que Akwaeke Emezi "tourne autour du pot", avant de délivrer in fine les faits réels, nuit quelque peu à son efficacité. C'est assez dommage car le style y est tour à tour percutant et poétique, autour de thèmes qui touchent manifestement de près à l'écrivain.e.

 

 

L'auteure :

 

Akwaeke Emezi est née en 1987 à Umuahia (Nigéria). Elle a publié 3 livres dont Eau douce.

 



01/03/2023
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