Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Eaux calmes et maelström (La Rivière)

Est-ce possible d'avoir adoré Céline, le livre précédent de Peter Heller, et de ressortir déçu, après s'être parfois ennuyé, du flot inégal de La Rivière ? Oui, c'est possible et explicable car le dernier roman de l'auteur américain est à mi-chemin entre le thriller et la contemplation avec ses deux aspects qui ne se marient pas si bien que cela. Cette descente de rivière par deux jeunes gaillards fous de nature, dans le grand Nord, est en effet très souvent descriptive et il ne s'agit pas seulement du paysage, de la faune et de la flore, mais aussi de l'équipement des céistes avec moult détails, des techniques de navigation ou encore de la pratique de la pêche à la mouche. Ce n'est pas que ce soit inintéressant mais Heller y revient sans cesse. Le suspense lui, qui vient autant d'un gigantesque incendie qui menace les deux héros que des mauvaises rencontres sur leur chemin, vient par saccades et il y a une tendance assez forte à la dramatisation avec quelques effets plutôt appuyés et malheureusement répétitifs. Ce va-et-vient entre l'harmonie et la violence, les eaux calmes et le maelström, quoique dosé, a quelque chose d'artificiel, un avis tout personnel évidemment tant il parait évident que d'autres lecteurs seront enchantés par ce Délivrance moderne qui ne remet pas en cause le talent de conteur de Peter Heller. Simplement, on peut aussi ne pas adhérer cette fois-ci, tout en étant malgré tout soi-même plus que sensible aux merveilles de la nature.

 

 

L'auteur :

 

Peter Heller est né le 13 février 1959 à New York. Il a publié 4 romans dont La constellation du chien et Céline.

 



21/05/2021
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