Cinéphile m'était conté ...

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Fagot de vieux films (Mai/1)

Kyoto (Koto), Noboru Nakamura, 1963

Adapté du roman de Yasunari Kawabata, Kyoto, comme son titre l'indique, est un bel hommage à

l'ancienne capitale du Japon, à travers ses métiers, ses traditions et sa beauté calme, loin du tumulte de

Tokyo. L'intrigue du film est mince -deux sœurs jumelles, séparées à la naissance, se retrouvent par hasard

et, malgré leur attachement immédiat, constatent leur grande différence sociale- mais suffisante pour

développer une atmosphère douce et contemplative, à travers la mise en scène délicate de Noboru

Nakamura, qui n'a cependant pas le talent supérieur d'un Naruse ou d'un Ozu. La double interprétation de

la magnifique Shima Iwashita est troublante, surtout quand elle occupe tout l'écran avec ses deux

personnages, sans aucun artifice visible.

 

La carte brûlée (Moetsukita chizu), Hiroshi Teshigahara, 1968

Quatrième et dernière collaboration erntre Hiroshi Teshigahara, l'écrivain Kôbo Abe et le compositeur Toru

Takemitsu. Le film commence avec une intrigue policière mais dérive très vite sur la perte d'identité de son

personnage principal, un détective privé dont l'enquête sur une personne disparue ne va nulle part,

engloutie par la frénésie urbaine. Avec quelques effets psychédéliques, le film raconte le parcours erratique

d'un homme seul dont la santé mentale se détériore. Un objet étrange, bien dans le style de Teshigahara,

mais largement moins convaincant que ses films précédents.

 

Neige noire (Kuroi yuki), Tetsuji Takechi, 1965

Avec plusieurs scènes à l'érotisme trouble, Neige noire a valu à son réalisateur Tetsuji Takechi d'être poursuivi pour indécence. Baigné d'anti-américanisme, le film est marqué par le bruit quasi constant des avions en approche de la base aérienne qui se situe près de la maison close où se déroule la plus grande partie de l'action. Le personnage principal, le fils de la maquerelle, est un jeune homme fort perturbé, au comportement erratique, dont les perversions sexuelles et le goût du meurtre paraissent énigmatiques. Très stylisé et peu enclin à la psychologie, Neige noire dénonce l'économie parallèle qui s'enrichit encore en 1965 de la présence de troupes américaines au Japon mais c'est son côté pervers et dérangé qui prend le pas sur l'aspect politique et social.

 

 

 

 

 



04/05/2024
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